Travail : Qu’attendent les jeunes en 2024 ?
De génération en génération, le monde du travail subit des évolutions profondes, influencées par les valeurs, les attentes et les perceptions propres à chaque groupe démographique. Aujourd'hui, alors que nous naviguons dans les eaux mouvantes de la transition entre les générations X, Y et Z, il est impératif de comprendre les différences fondamentales qui définissent ces cohortes en matière de travail. Les jeunes de la dernière génération, souvent stigmatisés à tort comme des "fainéants" ou des "insatisfaits professionnels", incarnent en réalité une transformation fondamentale dans la conception même du travail.
Plus qu'une simple remise en question, ces jeunes sont les porte-étendards d'une révolution silencieuse cherchant une nouvelle manière de travailler, axée sur la reconnaissance, la liberté, et un équilibre harmonieux entre vie professionnelle et vie personnelle. Plongeons dans les réalités et les attentes des jeunes travailleurs en 2024, dépassant les stéréotypes pour embrasser une vision nuancée et authentique des aspirations professionnelles de cette génération émergente.
Quelles sont les différences entre les différentes générations ?
Les évolutions du monde du travail sont étroitement liées aux valeurs, attentes et expériences propres à chaque génération. Les Baby-boomers, nés entre 1946 et 1964, ont généralement favorisé la stabilité professionnelle et la loyauté envers l'entreprise, privilégiant souvent la sécurité de l’emploi. Ils étaient, pour beaucoup d’entre eux, très fidèles à leur emploi et leur entreprise et sont d’ailleurs reconnus pour rester entre 10 et 20 ans dans la même structure. Il faut dire qu’à l’époque, les opportunités de carrières étaient plus stables et les entreprises ne lésinaient pas sur les avantages internes. Il n’était pas rare d’avoir une voiture de fonction, des régimes de retraite ou encore de véritables propositions de progression professionnelle.
La génération X, née entre 1965 et 1980, se distingue par son adaptabilité et son pragmatisme. Ayant grandi dans une période de changements économiques et technologiques, les X ont développé des compétences d'adaptation, aspirant à un équilibre entre travail et vie personnelle tout en mettant l'accent sur l'autonomie et l’indépendance. Ce sont d’ailleurs eux qui ont commencé à introduire l'idée du changement d'emploi pour accélérer la progression de carrière ou pour s'adapter à un environnement de travail différent.
En revanche, les Millénials (génération Y), nés entre 1981 et 1996, et la Gen Z, née après 1997, incarnent une nouvelle vision du travail. Les Millénials sont souvent motivés par la recherche de sens dans leur job, favorisent la connectivité technologique et aspirent à un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. La Gen Z, plus pragmatique et orientée vers la sécurité financière, partage également un fort attachement à la technologie et à la flexibilité dans le travail.
Ces différences de mentalités et de priorités influent profondément sur la manière dont chaque génération perçoit le travail.
« Ils travaillent pour vivre, ils ne vivent pas pour travailler. »
Les Boomers et la génération X valorisent la stabilité et l'adaptabilité, tandis que les Millénials et la Gen Z adoptent souvent une vision du travail comme partie intégrante de leur vie, mais non comme son élément central. En gros, ils travaillent pour vivre, ils ne vivent pas pour travailler. Ces divergences façonnent leurs attentes concernant la culture d'entreprise, la dynamique du leadership et les opportunités d'évolution professionnelle, reflétant ainsi leurs perspectives individuelles sur le monde professionnel.
Lire aussi « Les outils indispensables pour vos recrutements ».
Que veulent les jeunes au travail en 2024 ?
La jeune génération, aujourd'hui sur le marché du travail, aspire à des aspects essentiels pour se sentir épanouie et valorisée professionnellement. Cependant, une réalité persistante se dégage : comparativement aux générations précédentes, ils rencontrent souvent des défis liés à une rémunération relativement moins élevée. Cette situation, exacerbée par l'inflation galopante, le prix prohibitif de l'immobilier et des taux d'emprunt astronomiques, pousse de nombreux jeunes à rechercher activement et de manière plus fréquente des opportunités pour accroître à la fois leur valeur professionnelle et économique ainsi que leur expérience.
Une quête de reconnaissance et de valorisation du travail
La jeune génération aspire à être reconnue et valorisée pour ses contributions au sein de l'entreprise. Ils cherchent activement des environnements de travail où leurs efforts et leur investissement sont appréciés, où ils peuvent participer à des projets significatifs et où leur voix compte réellement. Cette reconnaissance va au-delà de la simple rémunération, qui reste tout de même importante, et englobe la valorisation de leurs compétences, idées et contributions à la réussite collective de l’entreprise.
L’importance de la liberté, de la flexibilité et de la confiance
La liberté et la flexibilité dans l'environnement professionnel sont des aspects clés pour la jeune génération. Ils recherchent des entreprises qui accordent une plus grande autonomie dans l'organisation de leur travail, favorisant des horaires flexibles et des possibilités de télétravail. De plus, la confiance accordée par les employeurs, leur permettant d'exprimer leurs idées et de contribuer de manière créative, est fortement valorisée.
La quête d'un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
La conciliation entre vie privée et vie professionnelle est une priorité pour les jeunes travailleurs. Ils recherchent des environnements qui reconnaissent l'importance de cet équilibre en offrant des politiques de congés flexibles, des horaires adaptés et un soutien pour maintenir une harmonie entre leurs engagements professionnels et personnels.Dans cette quête d'un environnement professionnel répondant à ces attentes, beaucoup de jeunes professionnels envisagent de changer d'entreprise pour acquérir de nouvelles expériences, développer leurs compétences et augmenter leur valeur sur le marché du travail.
Comment recruter la nouvelle génération ?
Les jeunes de 18 à 30 ans accordent une grande importance à la rémunération*, avec 60% d'entre eux plaçant ce critère en tête de liste. Ensuite, la localisation (40%), l'ambiance au travail (39%), le secteur d'activité (34%) et l'organisation du travail (32%) sont des éléments majeurs influençant leur choix professionnel.Il est intéressant de noter que la majorité de ces jeunes (8 sur 10) espèrent une augmentation de salaire dans les deux premières années d'emploi, ce qui souligne leur aspiration à une progression rapide.
En ce qui concerne les méthodes de recrutement, plus de la moitié (57%) préfère les entretiens en face à face, tandis que la grande majorité (84%) est convaincue qu'une première expérience dans une entreprise peut faciliter leur embauche future.« Ils accordent une grande importance à la rémunération, avec 60% d'entre eux plaçant ce critère en tête de liste. »
Du côté des attentes vis-à-vis de l'entreprise, ces jeunes recherchent un soutien au-delà de la simple rémunération. Pour eux, un aménagement des horaires (50%), une aide à la recherche de logement (39%) et à l'achat de véhicule (34%), ainsi que des solutions d'épargne (33%) et de garde d'enfant (31%) sont des éléments essentiels.Par ailleurs, ils attendent de l'entreprise un véritable engagement sur des aspects sociaux tels que l'égalité hommes-femmes, l'équilibre vie professionnelle-personnelle, la responsabilité environnementale, l'insertion et la réinsertion professionnelle, ainsi que l'inclusivité.
Ces attentes soulignent la nécessité pour les entreprises de repenser leurs politiques de recrutement et de gestion des ressources humaines pour attirer, retenir et motiver cette jeune génération.
{{cta-candidats-inscription="/cta"}}
Un monde professionnel en pleine métamorphose
L'évolution rapide de la technologie a remodelé de manière significative le paysage professionnel. Les dernières générations sont témoins de l'émergence de nouvelles carrières, dont beaucoup n'existaient pas il y a seulement quelques années. Les réseaux sociaux, tels que Facebook, Instagram, Pinterest, Twitter (X), Snapchat, LinkedIn et TikTok, ont révolutionné non seulement la façon dont nous interagissons en ligne, mais ont également créé tout un nouvel écosystème professionnel autour d’une cible à la fois BtoB et BtoC. Les métiers liés à l'influence digitale, la gestion de contenu, le devOps,, la cyber-sécurité ou encore en expérience utilisateurs sont devenus des pierres angulaires des entreprises, alors qu’ils n’existaient pas 10 ans plus tôt, façonnant de nouvelles opportunités de carrière.
Les secteurs traditionnels continuent d'évoluer, mais à un rythme différent. Les emplois manuels, bien que toujours présents, ont vu certains métiers perdre en notoriété, souvent en raison des avancées technologiques et de l'automatisation. D'autre part, dans le domaine du digital, les compétences évoluent rapidement en réponse aux nouvelles attentes du marché. Les métiers du numérique se transforment constamment pour répondre aux demandes changeantes de l'économie numérique, rendant cruciale la mise à jour continue des compétences et la veille constante des professionnels du secteur.
Cette évolution rapide des emplois et des compétences souligne la nécessité pour les individus d'adopter une approche d'apprentissage continu et d'adaptabilité pour réussir dans le monde professionnel en constante mutation. En tant que recruteur, ou chargé de relations humaines (rh - drh), il devient alors primordial pour vous de comprendre et savoir faire évoluer vos collaborateurs en fonction des nouveaux enjeux et nouveaux métiers du futur. N’oubliez pas que les jeunes travailleurs se voient rester en moyenne 9 ans* au sein d’une entreprise, pour 12% plus de 10 ans et pour 30% d’entre eux, toute leur vie. En revanche, pour en arriver-là, encore faut-il leur proposer toutes les perspectives d’avenir qui matchent avec leurs attentes. À vous de jouer !
*Sources : Sondage OpinionWay pour Le Parisien et McDonald’s.